LES ÉNERGIES FOSSILES MASSIVEMENT SUBVENTIONNÉES

9,5 millions d’€ par minute

Le Fonds Monétaire International (FMI) tire une fois de plus la sonnette d’alarme. L'énergie fossile coûte à nos sociétés 5.900 milliards d’€ par an dans le monde, soit 9,5 millions par minute. Ceci représente environ 7% du PIB mondial.

Ces soutiens financiers sont directs (subventions aux entreprises fossiles, exonérations fiscales sur les carburants) et indirects (coût de la pollution de l’air, de la destruction des écosystèmes, du changement climatique).

L'étude du FMI démontre que "l’industrie des énergies fossiles n’est pas rentable sans la puissance publique. Si les actionnaires font du profit, c’est uniquement parce que les États soutiennent le secteur", pour l'association 350.org

D’après le FMI, une tarification efficace des carburants en 2025 réduirait les émissions mondiales de CO2 de 36% et éviterait près d'1 million de décès par an dus à la pollution de l'air. Aujourd'hui, les prix des carburants sont inférieurs à leur prix réel d’au moins 50% pour le charbon, 52% pour le fioul et 47% pour le gaz naturel.

© Tommy dessine/Reporterre

La France augmente son soutien aux fossiles

La France est le seul pays européen du G20 à avoir augmenté son soutien aux énergies fossiles depuis l’Accord de Paris. Les aides ont augmenté de 24% entre 2015 et 2019. Le gouvernement français prévoit de cesser de soutenir les nouveaux projets pétroliers en 2025 seulement et en 2035 pour les projets gaziers.

Nos gouvernements préfèrent subventionner les multinationales fossiles plutôt que de financer la transition écologique. Ce n’est donc pas la transition écologique qui est coûteuse, mais l'aide que notre pays accorde aux énergies fossiles toxiques pour la santé, l'environnement et le climat.

La France persiste et ne signe pas

Lors, de la COP26 à Glasgow, de nombreux pays ont décidé de cesser de financer les énergies fossiles à l’étranger d'ici fin 2022. La France ne fait pas partie des signataires. Paris s’en tient à son calendrier (2025 pour le pétrole et 2035 pour le gaz). L’Agence internationale de l’énergie appelle pourtant à cesser immédiatement tout nouvel investissement de ce type.

Bercy préfère “laisser le temps à l’industrie de s’adapter”, citant 3.000 emplois concernés, plutôt que d'agir contre l'urgence climatique.

Depuis la loi Hulot de 2017 sur les hydrocarbures, la France ne délivre plus de nouvelles licences d’exploration et d’exploitation de pétrole et de gaz chez nous, mais continue de financer des projets ailleurs, dans l'incohérence la plus totale.



 

© Audrey Elbaz pour Réseau Action Climat - 2022

 

25 milliards de dépenses néfastes à l'environnement en France

Le Réseau Action Climat révèle par ailleurs que les dépenses publiques néfastes au climat et à l’environnement pour l’année 2022 atteignent au moins 25 milliards d’€, sans prendre en compte les milliards accordés aux entreprises sans conditionnalité climatique, ni les garanties de l’État pour des projets d’hydrocarbures à l’étranger.

Le bilan tiède du quinquennat Macron

  • Malgré quelques avancées, la suppression des subventions climaticides n’est pas à l’ordre du jour.

  • Le rattrapage progressif du niveau de taxation entre le gazole et l’essence a été arrêté en 2018 en réaction à la crise des gilets jaunes et n’a pas repris.

  • La subvention au gazole non routier (GNR) hors agriculture, dont la suppression était prévue en 2021, a connu plusieurs reports, et disparaîtra finalement début 2023, soit après ce quinquennat.

  • Dans la loi climat et résilience figure le principe d’une suppression des avantages fiscaux sur le gazole pour les poids lourds, mais sans aucune précision concernant le calendrier. Seule une baisse de 2 c€/L avait été votée en 2019.

  • La discussion sur l’exonération de taxation du kérosène se résume à une faible éco-contribution sur les billets d’avion entre 1,5€ et 18€ mise en place en 2019.

  • La fin des garanties publiques accordées aux énergies fossiles a été annoncée avec un échéancier bien trop lointain (2025, pour le pétrole et 2035 pour le gaz).


Plus d'infos et rapport du RAC