Le mont Blanc, cerné par les particules fines

Article Le Point, 9 février 2023

Extraits

La carte postale est belle, mais il ne faut pas s’y fier. Les vallées alpines frôlent l’asphyxie. Heureusement, la situation s’améliore.

« C'est lent, car le problème n'est pas pris autant au sérieux qu'une pandémie. Si le problème était déclaré urgence nationale, cela irait plus vite », estime Anne Lassman-Trappier, présidente de l'association Inspire. Dans la vallée de l'Arve, il reste encore des zones sans offre de transports en commun réguliers. « La Communauté de communes Pays du Mont-Blanc a mis en place un service de mobilité à la demande, très limité, disponible sur réservation, aux heures ouvrables et fermé le dimanche », ajoute Anne Lassman-Trappier. Chamonix est montrée en exemple : 15 000 résidents à l'année et des transports équivalents à une ville de 40 000 habitants. Mais en saison touristique, avec la population qui augmente de 60 000 à 80 000 personnes, l'offre reste insuffisante.

Ferroutage. Enfin, pour lutter contre les émissions dues à la circulation routière, il y a le ferroutage (route et rail). « C'est le sujet sur lequel on avance le moins vite », explique Anne Lassman-Trappier qui milite depuis vingt ans pour le report modal ferroviaire. Un report modal qui, de l'avis d'Éric Fournier, ne peut se faire que par le tunnel Lyon-Turin.

Un rapport du Conseil d'orientation des infrastructures (COI), instance consultative pour le ministre chargé des Transports, préconise la modernisation de la ligne historique Dijon-Modane comme accès français au tunnel. Celle-ci est jugée inadaptée en matière de capacité de fret par La Transalpine, l'association réunissant les acteurs défendant le Lyon-Turin. Une recommandation qui repousserait à 2042, dans le meilleur des cas, la livraison d'une nouvelle ligne jusqu'au tunnel, soit dix ans après son ouverture. « Les vallées sont inquiètes. Elles craignent que les travaux soient étalés sur vingt ans au lieu d'être faits d'une traite », appuie Éric Fournier. En attendant, en montagne, pour espérer respirer un air faiblement chargé en particules nocives, un conseil : fuir les activités humaines et se rapprocher des pentes enneigées.


Palmarès des où l’on respire le mieux en France

Les communes du pied du Mont-Blanc en fin de classement

Le Point a réalisé un grand palmarès des villes et villages où l’on respire le mieux en France, face à la pollution aux particules fines PM2,5. Inspire a décortiqué les résultats, qui ont de quoi nous couper le souffle en Haute-Savoie en général et au pied du Mont-Blanc en particulier.

Anne InspireCommentaire