RN205 coupée - Et le train on l’oublie?

Communiqué Inspire et ARDSL - 20 sept 2025

La RN205 conduisant à Chamonix et au tunnel du Mont Blanc a connu deux éboulements inédits imposant, pour la première fois, la fermeture simultanée de la descente des Egratz et de la montée du viaduc. La fréquence et l'intensité des éboulements sur les routes de montagne s'accélère à cause du réchauffement climatique, notamment en raison des températures estivales élevées, des périodes de sécheresse, suivies d'épisodes de pluies intenses. La voie ferrée n'est pas touchée, mais semble à ce stade ignorée par la Préfecture et le Département de la Haute-Savoie, qui proposent uniquement des alternatives routières pour faire face à cette situation de crise.

Cette crise inédite impose de repenser les systèmes de transports et les solutions alternatives, pour les voyageurs comme pour les marchandises. Une réflexion à plus long terme sur la résilience de la vallée doit aussi être lancée.

 
 

La ligne ferroviaire occultée

Pourquoi ne pas inciter les bus de tourisme à déposer les voyageurs à la gare de St Gervais, pour une montée en train Mont Blanc Express jusqu'à Chamonix, plutôt que de leur proposer un détour gigantesque par la route ? La seule solution proposée par la Préfecture et le Département est aberrante : pour les bus et les poids-lourds, une déviation est prévue par Thonon, Martigny puis les cols de la Forclaz et des Montets.

Les bus TER supprimés pourraient eux aussi circuler jusqu'à St Gervais et proposer le reste du trajet par le train. Quant aux livraisons essentielles pour la vallée de Chamonix, ne pourrait-on pas imaginer qu'une partie puisse-être livrée par le train ? Ce n’est pas inédit : la vallée de la Roya a réussi à le mettre en place à la suite de la tempête Alex en 2020. Un mode d'acheminement communément utilisé aussi en Suisse pour alimenter les zones de montagne.

Préparer l'avenir est indispensable. Cette situation de crise doit pousser les autorités et opérateurs concernés à travailler à la remise à plat de l'ensemble des accès à la vallée de Chamonix, comme le demandent les maires de Passy, Servoz et Chamonix. Ceci s'impose et doit enfin permettre de mettre le ferroviaire au cœur de ce dispositif. Il est temps aussi de repenser la résilience d'une vallée qui produit seulement 1% de son alimentation et dont l'économie dépend de personnels souvent chassés de la vallée par les prix de l'immobilier inabordables.

Anne InspireCommentaire